Une parcelle expérimentale à tous les niveaux !
Peut-être une des vignes la plus pentue du Languedoc !!
Les contraintes à gérer sont les suivantes :
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La forte pente empêche le passage des tracteurs : pas de labour pour chasser les mauvaises herbes, pas de traitement des vignes autre que manuellement.
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Or l’ensemble du Domaine travaille en agriculture biologique, et donc évidemment sans désherbants chimiques.
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La pente peut être à l’origine d’une érosion rapide des sols durant les fortes pluies d’automne.
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Grandes chances que l’eau ruisselle et n’abreuve pas la vigne , sans création de réserves: danger en période de sécheresse , surtout avec l’exposition au sud de cette parcelle.
Nous avons donc fait les choix suivants :
1. Plantation de cépages expérimentaux auto-résistants aux maladies de la vigne
Issus des récentes recherches sur les cépages naturellement résistants aux attaques de mildiou et d’oïdium, ces cépages ne nécessitent presque plus de traitements, qu’ils soient bio ou chimiques.
Ils sont évidemment en fort développement, tant en recherche qu’en expérimentations.
Nous avons choisi un cépage blanc, le « VOLTIS », développé par l’INRA.
2. Une plantation à forte densité
N’ayant plus de contrainte d’espace pour le passage des tracteurs, nous allons planter « à l’ancienne » comme pour le passage du cheval de labour, chaque 1,25 mètres, en largeur comme en longueur. Notre densité de plantation est ainsi 35% plus élevée que pour une plantation classique.
Cette densité de racine ainsi créée permettra également de mieux fixer la terre et de limiter l’érosion.
La plantation s’effectuera en gobelets, c’est à dire sans palissage, sans fils ni poteaux. Seuls des échalas en bois viendront soutenir les plants, comme hier !
3. Une plantation sur feutre végétal
A la plantation, le sol sera recouvert partiellement par un paillage en fibres végétales 100% biodégradables (composé de jute et de chanvre)
Les avantages sont les suivants :
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Limite l’entretien de la plantation en luttant contre le développement des adventices (« mauvaises herbes », même si aucune n’est mauvaise !) sous les pieds des vignes
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Limite le phénomène d’évapotranspiration, pour une meilleure gestion de la ressource hydrique
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Protège le sol, là encore, de l’érosion, le temps que les racines des pieds de vigne le fixe d’elles mêmes.
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Enrichit le sol en se dégradant.
Le sol pourra ainsi rester sans labour et laissera se développer naturellement sa faune et ses micro-organismes enrichisseurs de sol.
4. Une irrigation par captation des eaux de pluie et gravité
Nous allons capter les eaux de ruissellement issues des pentes se trouvant en amont de la parcelle. Cette eau stockée permettra une irrigation par gravité , naturellement, surtout en période de sécheresse.
Le programme est ambitieux, riche d’incertitudes, mais passionnant.
Il répond à un grand nombre d’interrogations actuelles :
Se débarrasser des pesticides, mieux utiliser les eaux de pluie, limiter la mécanisation de la viticulture, lutter contre l’érosion des sols, valoriser les résultats des recherches actives de nouveaux modes culturales et, conserver la vie naturelle des sols, …etc, le tout dans un contexte de réchauffement généralisé de notre planète.